mardi 19 septembre 2017

[Impressions] On a testé Project Octopath Traveler sur la Switch!

Project Octopath Traveler. Derrière ce titre provisoire se trouve le dernier jeu annoncé en exclusivité pour la Nintendo Switch, à l'horizon 2018.

Il y a quelques jours, un Nintendo Direct spécial nous en a dit un peu plus sur cette petite création réalisée par la gens de Bravely Default/Second, et dont on nous avait révélé l'existence en janvier dernier. Pour ne pas gâcher notre plaisir, une démo exclusive a été mise à disposition des joueurs directement après la diffusion de l'émission, ce qui nous a permis de nous faire directement une idée du jeu, au delà des paillettes promises par les trailers.



Une histoire, 8 personnages


Si le jeu final proposera 8 personnages et donc 8 destins à incarner, la démo se limitait à deux d'entre eux, ce qui constituait déjà un très beau hors-d'oeuvre pour découvrir le monde d'Orsterra. Selon vos affinités, vous pouviez donc choisir entre Olbéric le guerrier, ou Primrose la danseuse.



Olbéric est un ancien chevalier au service de la garde royale, qui suite à différents événements survenus 10 ans plus tôt a décidé de devenir mercenaire au profit d'un petit village isolé. Le jour où l'endroit est attaqué par des bandits, Olbéric est rattrapé par son passé et doit se lancer à l'aventure.

Quant à Primrose, elle cache derrière ses atours de danseuse une jeune fille au destin brisé, qui a dédié sa vie à retrouver les assassins de son père. Pour cela, elle n'hésite pas à subir les humiliations et les sévices infligés par la troupe de danse où elle s'est faite engager incognito.

Derrière ces deux histoires assez convenues se cachent un traitement et une écriture qui rendent le déroulement passionnant. Si on doit bien avouer que les sous-titres français de la démo contenaient quelques coquilles, le doublage anglais et les bruitages étaient en revanche d'excellente facture. Le scénario n'hésite pas à recourir à un langage parfois très cru (ce qui est plutôt inattendu dans un jeu Nintendo!), et à des événements assez poignants, notamment dans le scénario de Primrose. Au final, l'histoire arrive à faire fleurir sur un terreau assez basique un bosquet riche et soigneusement entretenu.

La petite spécificité à rendre les interactions intéressantes, c'est le "pouvoir spécial" de votre personnage. Olbéric a la possibilité de provoquer n'importe qui en duel; Primrose, de séduire les PNJ afin de les entraîner d'un endroit à l'autre, ou de les utiliser en combat. Ces talent s'exercent avec un taux de réussite qui peut varier et qui influe sur votre réputation. Si dans la démo cette caractéristique n'était exploitée que de façon un peu anecdotique, on a hâte de voir comment elle agira dans le traitement de la quête principale et des quêtes secondaires (s'il y en a!).

Une "2D-HD" magnifique


Autre élément, et pas des moindres, à avoir captivé notre attention dans le jeu, fut cette ingénieuse technique de la "2D en HD". De la part de l'équipe des Bravely, on s'attendait à quelque chose d'assez chatoyant niveau graphismes. À une époque où le pixel a le vent en poupe pour surfer sur la fibre nostalgique des anciens joueurs, Project Octopath Traveler a fait preuve d'extrêmement de goût dans l'utilisation du Pixel Art. Les détails, les couleurs, les effets de lumière et de profondeur sont tout simplement splendides. En étant très sévère, on pourrait accuser un petit problème de résolution au niveau des textures, notamment durant les combats. Mais il faut vraiment pinailler, quoi.



Le titre promet un voyage à travers des environnements variés, et on ne peut malheureusement pas vous restituer l'atmosphère sonore élaborée par Yasunori Nishiki, mais on vous assure que les compositions musicales qui accompagnent votre aventure vous captivent directement dans le jeu.

Des combats stratégiques à l'ancienne, toujours aussi efficaces


C'est la dernière pierre angulaire des RPG où bien souvent le bât blesse: les combats. Dans un type de jeu où l'on aligne facilement plusieurs dizaines d'heures d'aventure et de bataille, on ne peut pas se permettre de mettre sur pieds un système bancal. Celui de Bravely Default témoignait d'un savoir-faire de maître, même si les rigueur scénaristique finissait par le rendre un brin répétitif.

Le système de combat est un tour par tour très classique, avec l'ordre des tours qui s'affiche en haut de l'écran, des attaques physiques, des attaques magiques, un onglet de défense et d'objets. La petite subtilité, c'est le "point faible" de l'ennemi: à l'instar d'un Pokémon, certains types d'attaques sont très efficaces contre les assaillants, et permettent de briser leur garde. A partir de ce moment là, l'ennemi est sonné et à votre merci, ce qui vous permet de gagner des places dans l'ordre des tours.

La seconde particularité, c'est la jauge d'"Exaltation" qui vous permet soit de gagner en puissance dans les attaques physiques ou magiques, soit de démultiplier vos tours de frappe. Si contre les ennemis classiques cette jauge est vite rentabilisée, face à un boss elle demande d'être considérée avec plus de stratégie, d'autant que ces derniers frappent fort et ont un assez grand nombre de PV.



Dernier élément très appréciable: en déambulant dans les niveaux, vous n'êtes pas assaillis tous les 3 pas par un monstre. Cela ne paraît rien, mais combien de fois les aventuriers ont été frustrés d'arpenter le mauvais couloir sur 100 mètres en pensant trouver quelque chose au bout, pour finalement tomber nez à nez avec un mur, et devoir faire machine arrière en se retapant tous les Nosferapti et les Rattata de l'aller? Ici, l'algorithme qui gère le surgissement des combats vous permettra de d'explorer les environnements avec une conscience à peu près tranquille.

Degré d'attente?


200%. Plus sérieusement, Project Octopath Traveler, dans ce que nous avons pu voir, promet d'être un très, très bon jeu. La technique de la 2D-HD est sublime, l'écriture prenante, et le système de combat rythmé. L'exploration est facilitée par des combats qui ne nous freinent pas toutes les 5 secondes, et pour ma part j'ai hâte de découvrir la façon dont vont être utilisés les pouvoirs spéciaux de nos huit voyageurs. La grande inconnue, c'est évidemment le scénario, et c'est la seule chose que nous redoutons de la part des créateurs de Bravely Default, dans la mesure où les choix scénaristiques de ce dernier nous avaient semblé franchement tirés à la ligne.

Ce qui est sûr, c'est que la Switch commence doucement à se doter de très belles oeuvres, et on espère que celle-ci ne sera pas la dernière d'entre elles.

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